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Friday, November 20, 2015

Qui profite ? Qui bénéficie des attaques de Paris ?

Source Wikipedia (traduction) :
Cui bono (/kwiː ˈboʊnoʊ/), littéralement "À qui profite-t-il" est une locution latine qui est encore utilisée[1] et est une question importante dans les enquêtes judiciaires et policières : trouver qui possède un motif pour commettre un crime.
Cui bono, ou Qui profite en français, est également un bon point de départ pour comprendre les attentats terroristes de vendredi à Paris ayant causé la mort de 129 personnes et blessé des centaines d’autres. Ces attentats font partie de la plus récente vague d’attaques revendiquée par Daesh, celle-ci incluant un double attentat à la bombe à Beyrouth causant la mort de 40 personnes et l’écrasement d’un avion de ligne russe.

Le but annoncé de Daesh est de bâtir un État islamique ou un califat regroupant l’Iraq, la Syrie, le Liban et la Jordanie. Ces attaques téméraires, particulièrement dans l’Ouest, contribuent à l’augmentation de la notoriété de ces groupes ce qui, paradoxalement, les aide dans leur recrutement auprès des jeunes musulmans rebelles. Cette raison pourrait sembler être la plus importante sinon le seul avantage que le groupe peut espérer de ces attentats. Ces attaques auront amélioré sa réputation comme ennemi de l’Ouest. Cependant, la situation est mitigée pour Daesh puisque ces actes terroristes engendrent des attaques militaires contre sa base et un soutien renforcé pour ceux combattant en Syrie et en Iraq. En dépassant les limites, Daesh pourrait connaître des répercussions dont il ne pourrait réussir à faire face. Peut-être qu’ils croient qu’une guerre sans merci est le meilleur moyen pour bâtir leur califat. Si tel est le cas, je crois qu’ils ont tort.

Quelle que soit leur motivation, l’El a revendiqué les attaques donc, à prime à bord, nul besoin de trouver un autre coupable. En même temps, je crois qu’il est à propos de se rappeler que les choses ne sont pas ce qu’elles paraissent à première vue, particulièrement dans le Moyen-Orient.

Ce matin, à la fois à l’émission CBS This Morning, l’ancien directeur adjoint de la CIA Micheal Morrell représentant l’impérialisme américain et également lors de l’émission Democracy Now, Vijay Prashad représentant la gauche impériale, ont tout deux utilisé les attentats de Paris pour défendre le fait que les États-Unis devraient soutenir et collaborer avec le régime Assad pour combattre Daesh. Ceci est également un argument avancé par les Russes et Assad lui-même.

Depuis le début de la révolution syrienne, Assad a affirmé qu’il combattait les terroristes djihadistes et non les défenseurs de la démocratie. À bien des égards, il a aidé l’El à se comporter comme son opposition. Il a libéré de prison les djihadistes lorsque la révolte commença, il les a financés par l’achat de pétrole et il leur a donné un refuge après qu’ils aient saisi Raqqa. En Syrie, sa devise a toujours été « Assad ou nous brûlons le pays » et ils ont brûlé le pays puisque les personnes n’ont toujours pas accepté Assad. Au niveau international, sa devise est « Assad ou l’El ». La Russie a attaqué les forces autres que l’El et a tué beaucoup de civils pour être certaine qu’Assad soit la variante à l’El.

Il n’y a guère de doute que l’objectif d’Assad bénéficiera des attentats de Paris alors que Daesh est promu au rang d’ennemi public numéro un, les routes de sortie pour les Syriens fuyant son régime sont bloquées et les Syriens n’auront aucun autre choix d’accepter Assad comme moindre de deux maux.

Il ne fait aucun doute que le régime Assad sera un bénéficiaire important des attaques terroristes de Paris, peut-être le plus gros, et contrairement à l’El, il est difficile d’y voir un inconvénient.

Toutefois, un motif ne constitue pas à lui seul un cas criminel. Qu’en est-il des moyens et opportunités

Le régime Assad a une histoire particulière relativement à la création de fausses attaques terroristes. Pratiquement toutes les bombes qui ont explosé dans les régions les plus sécuritaires à Damas lors des premiers jours de la révolte se sont révélées comme étant de fausses alertes organisées par le régime. Nawaf Fares, l’ancien ambassadeur syrien en Iraq qui a fuit en juillet 2012, a dit à James Bay de Al Jazeera que toutes les explosions majeures à Damas qui ont été attribuées aux terroristes étaient, dans les faits, l’œuvre du régime. Il a dit que, dans le cas de la bombe au siège des services de renseignement, les gens ont reçu un préavis de 15 minutes pour évacuer le bâtiment.

Ils ont également été pris à installer de fausses preuves d’armes afin de dénigrer le mouvement prodémocratie, à utiliser des photos d’enfants tués par des frappes américaines par drones en Afghanistan pour accuser faussement l’opposition syrienne de ces atrocités, à prétendre que les vidéos d’atrocités de djihadistes en Iraq étaient les actions de rebelles en Syrie et ont même été pris à utiliser des acteurs pour enregistrer de faux témoignages terroristes. Ils ont également mené des massacres d’une façon à donner l’impression que c’était l’œuvre des rebelles.

Ceci montre très bien que le régime Assad est une entreprise criminelle ayant un mépris total pour la vie humaine et ayant la capacité et la volonté de fabriquer des attaques terroristes, du moins en Syrie, mais puisque l’El a revendiqué cette attaque, nous ne parlons clairement pas d’une fausse attaque faite en son nom. Ainsi, afin de prouver que le régime Assad est derrière les attentats terroristes de Paris, il faudrait prouver que le régime contrôlait l’El ou une partie de l’El ou a suffisamment d’influence pour que Daesh mène les attaques pour son compte.

Les éléments montrant une collusion entre Daesh et le régime Assad ont déjà été très bien établis dans ce blogue et beaucoup d’autres endroits. Le lien entre Bashar al-Assard et la génération actuelle de djihadistes âgés remonte à l’époque où ses services de sécurité mettaient en place des chaînes d’approvisionnement et des refuges en Syrie connus comme la « rat-line » pour les membres d’Al Qaeda luttant contre l’occupation des États-Unis en Iraq. On compte parmi ceux à qui il donna un passage sûr, les islamistes français de la « filière du 19e arrondissement » qui se sont enrôlés dans le Djihad antiaméricain en Iraq, deux vétérans de cette « filière du 19e arrondissement », les frères Kouachi, composaient les deux tiers de l’attaque « Charlie Hebdo » qui a frappé Paris en janvier. Voici comment Jean-Pierre Filiu, professeur d’études du Moyen-Orient à l’Institut d’études politiques de Paris de l’École d’affaires internationales (PSIA) décrit un autre membre du réseau :
La figure de proue et le modèle d’inspiration de ce réseau djihadiste était Boubaker al-Hakim, un extrémiste français tunisien qui était protégé par l’appareil du renseignement de sécurité de Bashar al-Assad lors de la transition allant de la France en Iraq et passant par la Syrie. Hakim a finalement été emprisonné en France de 2005 à 2011 peu après que sa « filière du 19e arrondissement » ait été démantelée. Après sa sortie de prison, il alla en Tunisie où il organisa la branche militaire du groupe djihadiste « Partisans de la Charia » (Ansar al-Charia). Il rejoint l’El en 2013 et choisit le surnom de « Abu Muqatil » pour émettre des menaces répétées contre la France « infidèle » du nord-est de la Syrie.

Hakim était le mentor des frères Kouachi et il surveilla l’exfiltration de la petite amie de Coulibaly (terroriste de Paris du 3 janvier) de la France jusqu’à un territoire contrôlé par les djihadistes en Syrie, par l’Espagne et la Turquie. Le procureur français judiciaire est maintenant convaincu que le même cerveau des opérations basé en Syrie donna des ordres et assigna des cibles aux frères Kouachi et à Coulibaly.
Il n’est pas déraisonnable de croire que les services de sécurité syriens ont gardé leurs propres connexions indépendantes à un djihadiste comme Hakim au fil des années

Nous savons que la fierté du mouvement djihadiste syrien augmenta premièrement lorsqu’Assad libéra de la prison tous les extrémistes islamiques aussitôt que la révolution commença en 2011. Nous savons qu’il a renouvelé plusieurs de ses liens de la guerre en Iraq avec eux. Un activiste syrien, Maher Esper, qui a été emprisonné dans la célèbre prison d’Assad située à Saydnaya, identifia plusieurs des anciens prisonniers en visionnant les vidéos YouTube du Daesh [traduction] :
« Il y a une personne que j’ai vu dans une vidéo où quatorze clans Raqqa prêtent allégeance à l’El, il dormait dans le lit juste au dessous du mien. Le régime libéra des individus malgré leurs implications dans des meurtres, même en prison. Tous ceux que j’ai vus sont devenus membres ou chef de l’El. »
Encore, il est facile de se demander quels genres de marchés avaient ces criminels pour gagner ainsi leur liberté et d’imaginer que le régime Assad a encore un certain contrôle sur ceux-ci. Un membre d’Al-Qaeda qui a été capturé par l’Armée syrienne libre parla de ce type de contrôle [traduction] :
« C’est arrivé une fois qu’un officier syrien du régime et 11 autres ont fui et ont conduit leur véhicule en passant par Masila (nord de Raqqa). Nous avions reçu l’ordre de les arrêter et de les retourner au régime, »
Voici ce qu’il a dit à propos d’un autre chef djihadiste en Raqqa :
« Abu Anas est financé directement par le régime via Iran et Iraq. Sa brigade est spécialisée en kidnappings, en bombardement d’automobiles et a ciblé l’assassinat de membres FSA. »
Provenant d’une autre source, nous avons un autre exemple de collusion entre Assad et l’El dans la bataille contre l’Armée syrienne libre dans la région d’Alep en janvier 2014 :
Certaines régions libérées par l’El, comme Manbij et Binnish, ont été la cible de violents tirs d’obus par le régime Assad suivant la prise de pouvoir par les rebelles et dans le cas de Binnish, rendant l’El capable de reprendre la ville et augmentant la spéculation sur une coordination militaire entre l’El et le régime. »
De la part de Peter Clifford, encore davantage d’exemples de cette collusion :
Après que l’EIIL ait retiré toutes les forces modérées d’opposition des 17 divisions assiégées des bases sous contrôle gouvernemental près de la ville de Raqqah et ait permis au régime de réapprovisionner leurs troupes là bas, les voix affirmant que les djihadistes ont une alliance avec Assad se font de plus en plus nombreuses.

Les prisons libérées de l’EIIL contenaient plusieurs combattants des brigades modérées, mais aucun de ceux-ci n’était un soldat de l’armée syrienne ou un membre des services de sécurité d’Assad.

Ni les sièges de l’EIIL, ni ses bâtiments, très évidents avec leur drapeau et bannière noirs, ne semblent avoir été la cible d’avions de guerre du régime.

En janvier 2014, Michel Kilo, un membre de la délégation de la Coalition nationale syrienne participant aux conférences de Geneva II, dit à Al-Monitor [traduction] :
« Voici des photos qui ont été trouvées de plusieurs émirs de l’EL avec [Président syrien] Bashar al-Assad. Ces photos ont été prises avant qu’ils deviennent émirs dans l’El, lorsqu’ils étaient des officiers dans le service spécial syrien. Il y a des documents envoyés par le service spécial à l’El leur disant de capturer ou kidnapper des personnes en Raqqa et Jarabalus, et ces documents seront publiés. Vous verrez comment le régime fabriqua ces groupes extrémistes qui n’existaient pas dans notre pays au commencement de la révolution. »
Le 5 décembre 2013, Bashar al-Assad s’est même vanté à un groupe d’avocat de l’association du barreau jordanien qu’il avait des « alliés et des combattants travaillant pour lui même à l’intérieur des rangs de l’opposition. »

Vous avez votre passeport?
Il y a également d’autres facteurs à considérer. La France est le pays européen ayant été le plus dur avec le régime d’Assad, donc le choix de ce pays comme cible fait beaucoup de sens si Assad est derrière les attentats. De plus, le passeport syrien laissé sur le site a l’apparence d’un coup monté, d’autant plus qu’il apparaît être faux. Je veux dire...qui amène son passeport à un bombardement suicide de toute façon ?

Donc voilà. Il semblerait que Bashar al-Assad avait le motif, les moyens et l’opportunité pour être derrière les attentats terroristes de Paris. Je ne dis pas qu’Assad l’a réellement fait. Je ne détiens aucune preuve directe de sa complicité. Je veux simplement dire qu’il devrait être considéré comme un suspect et je dois encore attendre avant d’entendre qu’il en est un, donc j’ai cru être intéressant d’écrire cette publication sur mon blogue.

Wriiten par Clay Claiborne, traduit par Juliedurand
  
  
La Syrie est la Commune de Paris du 21e siècle

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